Compte-rendu de la visite de l’exposition
Gaston Febus Prince Soleil (1331-1391) Armas, amors e cassa
Musée national du Château de Pau
Mardi 10 avril 2012
Le mardi 10 avril 2012 après-midi une trentaine de membres de la SSLA ont eu le privilège de suivre une visite commentée par Paul Mironneau, Directeur du Musée national du château de Pau et commissaire de l'exposition Gaston Febus Prince Soleil (1331-1391) Armas, amors e cassa. Des contraintes de temps (l'opportunité de cette visite privilégiée a surgi dans des temps très brefs) et d'inscription (un groupe limité à 30 personnes) expliquent que cette activité n'ait été proposée que par courrier électronique, avec d’ailleurs une grande réactivité de la part des membres intéressés (le groupe a été complet en 48h !). Remercions ici Jeanne Valois pour sa grande disponibilité et efficacité.
Paul Mironneau, au cours d’une visite-conférence de deux heures, a ravi l’auditoire par sa très fine connaissance des objets et manuscrits exposés, tous liés à la personnalité et à l’œuvre, politique ou littéraire, de Gaston III, dit Fébus. Paul Mironneau a pu, chemin faisant, expliquer les modalités de choix des pièces exposées (sculptures, manuscrits, monnaies, vaisselle précieuse, textiles, coffret historié…) et la scénographie choisie pour mettre en valeur ces objets tous exceptionnels et très rarement montrés au public.
Les commentaires ont ainsi particulièrement mis en valeur l'ensemble des manuscrits de tout premier ordre, prêtés par la Bibliothèque nationale de France et d’autres grandes bibliothèques patrimoniales, réunis ici de façon rarissime : le Livre d'heures de Jeanne de Navarre, belle-mère de Gaston Fébus, l’un des plus beau manuscrits français du XIVe siècle ; trois manuscrits de la bibliothèque de Fébus : l'Elucidari, traduction en oc de l'encyclopédie de Barthelemy l'Anglais, la Chirurgie d'Albucassis, une Chronologie des empereurs romains… La genèse du fameux Livre de la Chasse a été révélée à travers plusieurs très précieux exemplaires de bestiaires et de traités de chasse antérieurs à celui de Fébus, tels celui de Gace de la Buigne ou d’Henri de Ferrières. Les visiteurs ont donc parfaitement compris ce que Fébus devait à ses prédécesseurs mais aussi ce qu'il avait proposé d'original et de moderne lorsqu’il a composé son Livre de la Chasse dont on a admiré un exemplaire méconnu et magnifique : le manuscrit 619 de la BnF, en grisaille, manuscrit aujourd’hui attesté comme le plus ancien et probablement réalisé sous la direction de Fébus et pour son propre usage… Le public peut l'admirer ouvert au chapitre consacré à l'ours...
Paul Mironneau a conclu son exposé en dévoilant le succès et les multiples versions du Livre de la Chasse à travers des manuscrits postérieurs et des incunables. Le dernier repas du chasseur Fébus a enfin retenu l’attention : une table aristocratique, dressée, présente de très belles pièces d'argenterie prêtées par les musées du Louvre et de Cluny (Paris), dont le fameux trésor de l’Ariège. Relevons pour finir que la salle au Cent couverts, et sa fort belle collection de tapisseries de chasse, offre un cadre prestigieux et magnifique à ces objets évoquant les Armes, les amours et la chasse, l’univers de Gaston Fébus revenu pour quelques semaines en ses murs, en Béarn.
L’exposition est visible jusqu’au 17 juin 2012.
(V. Lamazou-Duplan)